« Nous ne faisons pas beaucoup de publicité » : Moutawakilou Gounou

Se servir du digital pour faire la promotion de ses produits et services est désormais l’un des moyens les plus indiqués pour atteindre sa cible. C’est pour cette raison que le marketing digital est devenu un outil prioritaire pour plusieurs entreprises.

Dans le sillage des entreprises béninoises faisant la promotion de produits Made in Bénin certaines marques telles que GOUNOU s’en sortent au mieux en développant une stratégie assez peu commune afin d’attirer l’attention des potentiels clients au Bénin et à l’international. Nous avons depuis quelque temps suivi leurs actions de communication digitale et avons été impressionnés.

C’est pour cela que nous avons décidé de nous rapprocher d’eux afin de comprendre au mieux ce qu’il en est de leur stratégie de communication afin d’en faire le partage avec vous. Pour ce premier numéro de notre rubrique Parole d’entrepreneur, nous recevons pour vous Moutawakilou Gounou.

Veuillez-vous présenter ainsi que votre groupe.

Photo de Moutawakilou Gounou

Moutawakilou GOUNOU : Je suis Moutawakilou GOUNOU. Je suis agro économiste et économiste de formation au Bénin et au Japon. Je suis un jeune entrepreneur. Mon entreprise s’appelle Small solde. Nous avons une marque plus connue que l’entreprise et qui est la marque de chocolat GOUNOU.

Qu’en est-il de la marque en question ?

Moutawakilou GOUNOU : La marque GOUNOU est une marque qui se veut être la démarche d’une génération qui ose, qui a de l’audace et qui gagne. C’est donc bien plus que le fait d’être simplement une marque de chocolat. C’est une vision beaucoup plus globale que ça.

Sur une échelle de 100, que représente pour le numérique dans la mise en place d’une marque telle que GOUNOU par exemple ?

Moutawakilou GOUNOU : Aujourd’hui, le numérique est un élément clé et fondamental. Cela dépendra de la taille et des ressources dont dispose l’entreprise qui se voit en termes de taux, de niveau d’importance. Peu importe la taille, le numérique est incontournable aujourd’hui. Par exemple pour une jeune entreprise qui n’a pas assez de ressources, le niveau d’importance du numérique sera plus important que lorsqu’il s’agit d’une entreprise qui a plus de ressources. Du coup, peu importe la taille et les ressources, l’importance y est. Cependant, cette importance dépendra du niveau des ressources de l’entreprise et ensuite de la taille de celle-ci.

Sur ce point, qu’en a-t-il été de votre marque ?

Moutawakilou GOUNOU : À la base, nous avons commencé avec la digitalisation parce que nous n’avions pas suffisamment de ressources au début. Il fallait donc trouver le moyen de se promouvoir avec peu de ressources. Nous avons compris que nous ne pouvions pas arriver sur les mêmes terrains de jeu de la communication que des grands groupes. Par exemple, les entreprises comme MTN, Canal + et autres possèdent des ressources excellemment gigantesques comparativement à ce que nous avons.

Nous l’avions compris et il fallait aller vers les terrains accessibles, flexibles, moins chers d’où le choix du digital. Lorsque nous disons que c’est accessible et moins cher, cela n’a rien à voir avec la gratuité. Il faut un minimum de professionnalisme donc dès le début nous savions qu’il fallait créer de l’intérêt grâce au digital.

Nous avions au départ une sorte d’équipe qui s’occupait exclusivement de la communication digitale. Aujourd’hui, l’équipe est plus grande avec plus de ressources humaines. Nous avons tout de même maintenu ce pôle de communication au sein de notre entreprise.

En matière de coût par exemple, pour une entreprise qui démarre ses activités, combien pourrait-on prévoir selon vous pour couvrir tout le processus de digitalisation ?

Moutawakilou GOUNOU : Je ne vais pas pouvoir donner un coût, mais je pense que la communication digitale bien qu’accessible demande un minimum de compétence. En fonction de l’activité de chaque entreprise, ces compétences pourraient varier. Par exemple s’il s’agit de la mode, le besoin qu’il faudra pour faire de la communication digitale ne sera pas les mêmes que s’il s’agit du service. D’autant plus que chaque activité a des spécificités.

Prenons le cas d’un commercial typique c’est-à-dire de terrain. Une personne peut être efficace à vendre un service et ne pas l’être lorsqu’il s’agit d’un produit. De la même manière, une personne peut être efficace sur le digital à vendre un service et ne pas l’être quand il s’agit d’un produit. Donc en fonction de chaque activité il y aura des spécificités en termes de besoins. Estimons que nous avons besoin d’une personne au minimum pour créer du contenu cohérent, pertinent et qui a surtout de l’intérêt avec notre site à long terme.

Pour résumer, il faut dire que vous aurez besoin de ressources humaines et cela dépendra bien évidemment de chaque domaine. Ensuite, vous aurez besoin certainement du graphisme. Après ça, une quantité gigantesque des travaux pour évaluer la pertinence de ce que vous voulez déployer comme stratégie.

C’est un élément fondamental. Chez nous par exemple, nous ne faisons pas beaucoup de publicité, nous ne sponsorisons pas beaucoup nos publications. Nous le faisons, mais pas vraiment. Notre responsable de communication pourra mieux vous l’expliquer. Nous pensons qu’il faut créer naturellement de l’interaction, animer une communauté.

Quels sont les réseaux sociaux que vous aimez bien utiliser ?

Moutawakilou GOUNOU : Sur ce point, je crois que je parlerai plus de mes expériences personnelles, pas celles de la marque parce que concernant celles de la marque notre responsable de la communication est mieux placé pour vous en parler. Cependant, sur mes propres expériences c’est en majorité sur les chiffres que j’ai des réseaux sociaux. Je suis le genre de personne qui nie l’existence de recette magique, de réponse magique qui puisse s’adapter à toutes sortes de questions.

Pour revenir sur la question posée, je pense qu’en fonction de ce que nous voulons faire ou de ce que nous cherchons à accomplir comme but, il y aura un réseau social qui sera adapté. Sur mes propres expériences, si vous voulez toucher des professionnels c’est-à-dire des responsables commerciaux (marketing notamment), des comptables et autres, l’idéal serait d’être sur LinkedIn.

LinkedIn est très compliqué pour toucher du monde, mais c’est néanmoins la qualité de ceux qui sont supérieurs si nous nous en tenons à leur perception, à leur compréhension des choses qui est un peu plus élevée comparativement à d’autres formes de réseaux sociaux.

Ensuite, si vous voulez toucher la masse, c’est évidemment sur Facebook. En termes de masse, en termes de quantité de personnes c’est Facebook. Si vous comptez une sorte d’image de marque, je pense qu’Instagram est le mieux adapté. Personnellement, je n’ai pas une grande utilisation de Twitter. J’y suis, mais je ne suis pas trop actif.

 Au sein de GOUNOU, quelle est la composition de l’équipe communication digitale ?

Moutawakilou GOUNOU : Au sein de GOUNOU, nous avons quatre personnes pour la communication. Deux personnes en permanence et deux personnes à l’externe. Une responsable de communication, un graphiste et des consultants externes.

Vu tout ce qu’il y a pu se passer, est-ce que vous pensez que vous êtes parvenu à vos objectifs en vous servant du numérique ?

Moutawakilou GOUNOU : Oui et je crois que c’est ce qui justifie votre présence aujourd’hui. Nous y sommes parvenus que ce soit sur le plan national, sous régional, international. C’est grâce au digital que nous sommes en train d’atteindre un niveau de notoriété et un niveau de l’acte.

Nous constatons que vous avez une forte présence en ligne. Qu’est-ce qui vous permet d’y arriver ?

Moutawakilou GOUNOU : En réalité, la communication, pour nous, n’est pas une option. Pour nous, la communication est un service. Elle fait partie de l’entreprise. Ce n’est pas une forme de service externe. C’est pour nous un service permanent un peu comme un produit. Nous développons une marque et donc à partir de ce moment, créer un lien est l’élément le plus fondamental pour nous. Peut-être, que ce n’est pas la même perception ou vision pour toutes les marques, mais nous, nous pensons que nous devons vraiment créer un lien fort avec nos clients.

Quel conseil pourrez-vous globalement donner aux entreprises, aux futurs entrepreneurs au sujet de la communication digitale ?

Moutawakilou GOUNOU : Personnellement, je ne sais pas si je suis à même de donner un conseil à qui que ce soit. Je pourrai juste partager ce que nous faisons, peut-être ce que nous croyons et ensuite si cela répond au mieux aux aspirations d’une personne, elle pourra l’appliquer.

Nous, nous pensons que la communication est tout aussi importante que les autres formes de services ou de valeur ajoutée. Autant que l’eau soit fondamentale pour la vente d’eau autant nous pensons que la communication l’est également. C’est notre état d’esprit actuellement. Cela pourrait changer avec le temps, mais pour l’instant, cela reste notre état d’esprit nous fonçons.

Moutawakilou Gounou

Un mot pour terminer ?

Moutawakilou GOUNOU : Pour moi, l’entrepreneuriat est la meilleure forme de liberté, l’unique domaine dans lequel l’on est vraiment libre. La liberté en termes d’expression d’idée, en termes de pensée et de réalisation. C’est l’unique domaine dans lequel nous avons la capacité de rêver, de penser, de concevoir, de réaliser et ensuite d’avoir un résultat tout en sachant que nous sommes l’unique artisan de ce résultat.

C’est ma conception des choses, cependant nous choisissons l’entrepreneuriat parce que c’est ce qui nous correspond et non pas parce que c’est ce que la masse dit ou que c’est la mode. On le fait sous ses propres aspirations. C’est peut-être le dernier mot que j’aurai à dire.

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